Présidentielle. Le risque populiste progresse en France

23 novembre 2020

79 % des électeurs se disent prêts à voter « antisystème » à la présidentielle de 2022. La faute aux partis « traditionnels » ?

La contestation s’intensifie en France. Le politologue Dominique Reynié est aux premières loges pour l’observer, lui qui sonde l’opinion chaque semestre. Dans son second baromètre de 2020 (3 000 personnes interrogées), 79 % des Français disent vouloir exprimer un vote protestataire au premier tour de la présidentielle de 2022. Soit ils vont soutenir Marine Le Pen, Nicolas Dupont-Aignan, Lutte ouvrière, NPA ou Jean-Luc Mélenchon. Soit ils vont s’abstenir ou voter blanc.

« Giletjaunisation » de l’électorat

Dominique Reynié attribue cette forte poussée populiste à deux facteurs principaux : l’usure de l’alternance politique, qui n’a jamais produit les effets espérés, et une « giletjaunisation » de l’électorat depuis deux ans, contre un système centralisé et une fiscalité excessive.

Ces intentions de vote ne signifient pas pour autant que tous les Français soutiennent Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon. Ils veulent surtout donner « un coup de semonce » aux partis « traditionnels ». « D’ici à 2022, il faudra donc que les acteurs se renouvellent, soient capables de définir des actions fortes, développent une vision du monde. Sinon l’élection risque d’être tendue. »

Ce renouvellement est-il, toutefois, possible ? Dominique Reynié en doute : « Nos élus ne savent plus s’arrêter, remettre de l’ordre dans leurs idées, méditer. Ils sont en permanence dans une course-poursuite les uns contre les autres. »

Le politologue craint que la crise économique n’amplifie encore ce désenchantement. Il en veut pour preuve la forte poussée des intentions de vote pour Marine Le Pen chez les 18-24 ans : 24 % actuellement, dix points de plus qu’il y a un an.

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