
Sondage : ce que les Français savent, et ne savent pas, des primaires
François-Xavier Bourmaud | 20 octobre 2016
Sondage : ce que les Français savent, et ne savent pas, des primaires
Une étude de la Fondapol révèle les motivations des électeurs aux primaires de la droite et de la gauche
PRESIDENTIELLE La droite découvre les délices de la primaire, la gauche peine encore à s’y plonger. Mais à un mois du premier tour, alors que les candidats des Républicains enchaînent les meetings, les sympathisants de droite ont encore du mal à s’approprier le scrutin et ses subtilités. De quoi faire planer une grande incertitude sur l’issue du vote. Voilà l’un des enseignements d’une enquête de la Fondation pour l’innovation politique et réalisée par l’Ifop.
Parmi les électeurs certains d’aller voter, ils ne sont ainsi que 47% à connaître la date précise du premier tour, le 20 novembre 2016, et 32 % à citer le bon mois. « Le niveau d’ignorance de la date du scrutin nous amené à douter de la stabilité des indicateurs d’opinion aujourd’hui», assure Dominique Reynié, directeur de la Fondapol, selon qui «les marges d’évolution potentielle sont très importantes. Cette étude vient percuter ce qui est installé dans les enquêtes d’opinion ».
Selon cette enquête sur la « participation et la motivation du vote à la primaire des Républicains », si les futurs électeurs savent qu’il suffit d’être inscrit sur les listes électorales pour pouvoir voter (77%), qu’il faudra débourser deux euros pour glisser son bulletin dans l’urne (89 %) et que la signature d’une charte d’adhésion « aux valeurs de la droite et du centre » sera exigée (89%), ils ne savent en revanche pas forcément que leur bureau de vote ne sera peut-être pas le même que pour un scrutin officiel. Un quart des électeurs certains d’aller voter ne sont ainsi pas au courant qu’ils devront peut-être se déplacer dans un autre lieu que leur bureau de vote habituel. Et parmi ces électeurs, 17 % déplorent de devoir éventuellement se déplacer plus loin que d’ordinaire, même si cela ne remet pas en cause leur volonté de participer.
« Le niveau d’ignorance de la date du scrutin nous amène à douter de la stabilité des indicateurs d’opinion aujourd’hui » Dominique Reynié, Directeur de la Fondapol
Bref, le peuple de droite se prépare à la primaire, cette dernière les passionne mais personne ne peut dire avec certitude quelle sera la composition finale du corps électoral. Difficulté renforcée, selon Dominique Reynié, par le fait que « les électeurs de droite n’auront pas forcement tous envie de s’afficher en tant que tel dans les bureaux de vote ».
Sans surprise, les « certains d’aller voter » sont les plus attentifs aux débats, 92 % d’entre eux se déclarant « beaucoup » ou « assez » intéressés par le sujet. Chez les « électeurs tangents », ceux qui hésitent encore à participer, la proportion descend à 79 %, un niveau qui demeure malgré tout très élevé. Ce qui ne les empêche pas de redouter que les débats dérapent. Sur l’ensemble des sympathisants de droite interrogés, 75 % craignent que la primaire favorise les affrontements et les divisions. Ils affleurent déjà dans les débats et l’on retrouve chez les électeurs de droite le clivage qui peut séparer certains candidats. C’est ainsi que 29 % des électeurs assurent ne pas vouloir soutenir le vainqueur une fois désigné dans le cas où il ne correspondrait pas à leur choix.
À gauche, on n’en est pas encore là. Initiateurs en France en 2011 de ce mode de désignation du candidat à l’élection présidentielle, les socialistes sont dans une autre logique. Si la droite entrevoit la victoire, c’est la défaite qui est promise à la gauche. Dès lors, la primaire du PS visera davantage à « choisir le chef d’une gauche à reconstruire qu’à conquérir le pouvoir. Ce n’est pas le même ressort», explique Dominique Reynié.
D’où des résultats de l’enquête chez les socialistes systématiquement en dessous des Républicains. Et une primaire qui s’annonce nettement moins mobilisatrice. « Les difficultés considérables de François Hollande transforment cette primaire qui était conçue pour l’installer en primaire compétitive au résultat incertain et qui peut encore plus fragmenter la gauche », souligne Dominique Reynié. •
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