G8 : Charte Open data
20 juin 2013
G8 : Charte Open data
A l’occasion du sommet du G8 qui vient de s’achever, les représentants des Etats ont élaboré une Charte de la transparence réaffirmant le principe selon lequel les données ouvertes (open data) sont une ressource inexploitée dont l’énorme potentiel doit mener à la prospérité des sociétés et à l’innovation en tous domaines.
Le monde entier connaît un élan d’innovation dans la manière de gouverner les sociétés. On parle de transparence, de responsabilité, d’ouverture. Les citoyens de tous les pays réclament cette transparence par un meilleur accès aux informations publiques que détiennent les administrations des Etats. Tout doit pouvoir circuler, s’échanger, se fluidifier par les réseaux sociaux et les communications électroniques.
Les enjeux sont non seulement politiques mais aussi économiques. Les données d’information ouvertes créent de la croissance, stimulent la création industrielle et les services en permettant aux individus de développer de nouvelles idées et des innovations qui peuvent améliorer la vie de tous (rationalisation des transports publics, équité de traitement entre administrés, étude du climat, maîtrise des accidents naturels, optimisation de la recherche médicale et des services hospitaliers, contrôle du trafic routier, suivi des flux de population, lutte contre la corruption, utilisation de l’argent public par les administrations et les décideurs politiques etc.). Donner accès à ces informations est la meilleure manière d’inciter la collectivité à mieux gérer les affaires publiques, à choisir les meilleurs services et à établir les meilleures normes.
Il faut que les détenteurs de ces données publiques les rendent accessibles et compréhensibles par tous. Nous sommes arrivés à un point d’évolution sociale tel que nous voulons tous participer à la décision publique et créer avec les gouvernements, qu’ils soient nationaux ou locaux, les innovations qui vont nous permettre de mieux vivre le quotidien. Plus spécifiquement, le secteur privé est outillé pour créer des applications et des services, et peut exploiter les données ouvertes et augmenter les performances de toute l’économie nationale.
La Charte de la transparence que viennent de signer les membres du G8, les engage à suivre un ensemble de principes qui serviront de base pour l’accès, la diffusion et la réutilisation des données mises à la disposition du public. Ces principes sont essentiellement les suivants:
– Les données seront ouvertes par défaut, c’est-à-dire systématiquement mais dans les limites de ce qu’autorise la législation nationale et internationale, en particulier en matière de propriété intellectuelle, et de vie privée;
– les pays du G8 reconnaissent que le libre accès et la réutilisation ultérieure des données ouvertes sont une valeur importante pour la société et l’économie.
– les données seront garanties en quantité et qualité, complètes, exactes et dans la mesure du possible, seront dans leur forme originale non modifiée et au meilleur niveau de granularité disponible;
– les données seront utilisables par tous, notamment sans obligation de s’enregistrer auprès des administrations qui les délivrent;
– les données seront gratuites;
– la diffusion des données visera une meilleure gouvernance;
– la diffusion des données développera l’innovation par le partage de l’expertise technique et de l’expérience d’autres pays à travers le monde, en particulier sur la question des normes et des processus de publication de ces données;
– les données seront lisibles par les machines afin d’encourager la créativité des futures générations d’innovateurs, développeurs d’applications et organisations de la société civile engagées dans le domaine de la promotion des données ouvertes;
– les Etats mettront en oeuvre l’alphabétisation des publics en matière de traitement des données ouvertes afin de « déverrouiller » leur valeur.
Les pays du G8, conformément à leurs réglementations politique et juridique nationales, s’engagent à mettre en œuvre ces principes en conformité avec les meilleures pratiques techniques et dans le respect des délais fixés dans les plans d’action nationaux. Les membres du G8 vont, d’ici à la fin de cette année (octobre 2013), publier leur plan d’action, en vue de la mise en œuvre de la Charte et de son annexe technique prévue pour la fin 2015 au plus tard. Les pays du G8 examineront les progrès réalisés lors de leur prochaine réunion en 2014.
Cette Charte de la transparence sera soumise par ailleurs, dans le même esprit d’ouverture, à l’examen des autres pays ou des grandes organisations multinationales.
Pour lire la charte dans le détail, voir :
https://www.gov.uk/government/publications/open-data-charter/g8-open-data-charter-and-technical-annex
Et pour information, quelques exemples de domaines qui entrent dans le champ d’ouverture des données:
Registre des entreprises de la société ;
Statistiques sur la criminalité ;
Observation de la Terre / météorologie / agriculture, forêts, pêche ;
Education / performance des écoles / compétences numériques ;
Niveaux de pollution / environnement/ consommation d’énergie ;
Finance /transactions / appel d’offres ;
Budget local /le budget national (prévu et passé);
Geospatial /Topographie ;
Cartes nationales, cartes locales ;
Aide publique mondiale au développement ;
Sécurité alimentaire ;
Résulats électoraux / lois et statuts ;
Salaires (barèmes de rémunération) ;
Performances des services de santé ;
Points d’accès et pénétration du haut débit ;
Science et recherche sur le génome ;
etc..
Claude Sadaj
Crédit photo : Sweet Chili Arts
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