Jean-Pascal Beaufret : « L’absence de transparence budgétaire est le principal obstacle à une réforme juste des retraites »

Jean-Pascal Beaufret | 14 mars 2025

L’ancien haut fonctionnaire de Bercy, Jean-Pascal Beaufret, a publié un rapport pour la Fondapol sur la clarification du financement des retraites. Selon Jean-Pascal Beaufret, les pensions de retraites ont des conséquences bien plus importantes sur le déficit annuel et la dette publique par rapport aux estimations des rapports du COR ou de la Cour des comptes.

Atlantico : On a parfois l’impression, en matière budgétaire, de découvrir des cadavres cachés dans les placards de l’administration française depuis fort longtemps. Pourquoi l’Etat semble-t-il agir à contre-temps ? Nous cache-t-on des choses dans l’utilisation des deniers publics, donc, conséquemment, dans l’usage qui est fait de notre contribution fiscale à laquelle nous devrions en principe donner notre consentement ?

Jean-Pascal Beaufret : Le cas des retraites illustre avant tout le caractère désuet et trompeur de la présentation de nos comptes publics au Parlement et à l’opinion. Cette présentation date du milieu des années 1990 et du milieu des années 2000. Schématiquement, la comptabilité générale est juste mais la comptabilité « analytique », c’est à dire la répartition des besoins de financement entre l’Etat central, les administrations locales et les administrations de Sécurité sociale est fausse. Il suffit de lire les articles liminaires des lois de financement, pour s’apercevoir qu’ils ne retracent pas l’origine réelle de nos déficits publics.

Elle est en effet affectée d’inexactitude de classements et d’absence de vraie consolidation des résultats : on devait en particulier avoir des comptes par sous-secteurs, débarrassés des dépenses et recettes « de tuyauterie », appelées transferts, celles que j’évoquais plus haut pour les retraites et on devrait ne reprendre que les dépenses finales et les recettes réelles (voir tableau 4 page 23 étude Fondapol).

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