La France insoumise accusée d'antisémitisme : entre faux procès et vrais problèmes
Hadrien Mathoux | 05 août 2022
Régulièrement pris à partie pour sa supposée judéophobie, le mouvement de Jean-Luc Mélenchon subit des attaques injustes. Mais ses positionnements troubles et son absence d'implication montrent qu'il ne prend pas le problème de l'antisémitisme au sérieux.
Et Meyer Habib enflamma l’Assemblée… Ce mardi 2 août à la tribune, le député, dont l’action politique est entièrement consacrée au militantisme communautaire, évoque le « nouvel antisémitisme toujours présent, notamment à la gauche de cet hémicycle – je veux désigner les islamogauchistes ». Et le parlementaire UDI de se tourner vers les élus de la France insoumise, qui protestent bruyamment. Meyer Habib renchérit, sans s’embarrasser de nuances : « Eux, au moins, sont clairs dans leur haine des Juifs et d’Israël ! Par clientélisme et électoralisme cynique, ils ont troqué le bleu ouvrier contre le vert islamiste, la faucille et le marteau contre la charia ! »
Quelques instants plus tard, Éric Dupond-Moretti en remet une couche, en adressant « un petit mot à l’extrême gauche ». « Corbyn, l’apartheid et les mots que vous avez choisis pour commenter le discours du président de la République, tout cela vous colle à la peau ! », tonne le ministre de la Justice. La coupe est pleine pour les députés de la Nupes, qui quittent l’hémicycle en signe de protestation.
Et pourtant, la séquence n’est pas terminée : après le retour des élus de gauche à leur siège et une prise de parole du député socialiste Boris Vallaud, la Première ministre Élisabeth Borne décoche une nouvelle flèche : « Je pense que personne au sein de mon gouvernement n’a mis en doute la position du groupe socialiste, du groupe communiste ou du groupe écologiste sur ces sujets. » L’insinuation à l’encontre de la France insoumise, qu’elle prend soin de ne pas citer, est claire. Plusieurs députés LFI s’en émouvront, à l’image de Manuel Bompard : « Que Meyer Habib insulte des députés n’est pas étonnant. Mais qu’Éric Dupond-Moretti et Élisabeth Borne reprennent son accusation d’antisémitisme contre les députés LFI est d’une extrême gravité. »
UNE ACCUSATION RÉCURRENTE
Même si les dernières semaines ont été chargées en polémiques, c’est loin d’être la première fois que la France insoumise doit faire à de telles offensives, pointant, selon le niveau d’intensité, un antisémitisme avéré, des « ambiguïtés » ou une forme de « complaisance ». Le sujet est complexe : évidemment, aucun responsable du mouvement mélenchoniste ne se livre à des saillies judéophobes comparables à celles de Jean-Marie Le Pen, et LFI proclame sa détermination à lutter contre l’antisémitisme. Il est également incontestable que certains acteurs usent de l’accusation d’antisémitisme pour intimider et salir leurs adversaires politiques, donnant à la notion d’antisémitisme une acception si large qu’elle en devient vide de sens. De telles méthodes ne rendent sans doute pas service au combat antiraciste, tant elles peuvent être instrumentalisées pour nourrir le préjugé paranoïaque selon lequel les Juifs seraient « protégés » par le « système ».
À plusieurs reprises, des controverses injustes ont ainsi visé les Insoumis. La plus récente est presque risible : lors de sa réplique au discours de politique générale d’Élisabeth Borne, la députée Mathilde Panot qualifie la cheffe du gouvernement de « rescapée ». Certains y ont déniché une improbable référence au père de la Première ministre, juif et rescapé du camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau. En décembre 2019, le groupe Insoumis à l’Assemblée avait également essuyé des critiques à la suite de son refus de voter une résolution LREM visant à modifier la définition de l’antisémitisme pour y englober l’antisionisme. Pourtant, la Commission nationale des droits de l’homme ainsi que 127 intellectuels juifs s’étaient également opposés à ce texte controversé…
Autre fait structurant : le violent conflit qui oppose LFI, et en particulier son chef de file Jean-Luc Mélenchon, avec le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF). L’opposition entre eux cristallise une bonne part de ce qui est reproché aux Insoumis, et des injustices dont ils estiment être victimes. Premier acte en 2014, lors de l’université d’été du Front de gauche : Jean-Luc Mélenchon soutient le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement et sanctions) qui vise Israël, saluant la « discipline parfaite » des participants à une manifestation en soutien aux « malheureuses victimes de guerre à Gaza ». Il oublie de préciser que cette mobilisation fut émaillée de nombreux incidents antisémites, dont des cris « Mort aux Juifs »… Le couperet tombe trois ans plus tard, en pleine campagne présidentielle : Francis Kalifat, le très militant président du CRIF de l’époque, refuse de convier Jean-Luc Mélenchon et ses soutiens au dîner de l’organisation, tançant « la haine et la délégitimation de l’État d’Israël, avec un soutien très fort au boycott anti-Israël ». Se jugeant « insulté », Mélenchon réagit : « L’attitude du CRIF est antirépublicaine. Je ne considère pas que le CRIF représente les Français de confession juive. »
LA GUERRE DU CRIF
La querelle est bel et bien lancée, d’autant que l’Insoumis dénonce « le communautarisme particulièrement agressif » du CRIF quelques mois plus tard. En mars 2018, l’opposition Insoumis-CRIF atteint un nouveau sommet d’intensité, lors de la marche blanche en la mémoire de Mireille Knoll, octogénaire juive assassinée par antisémitisme. Contre l’avis de la famille de la victime, Francis Kalifat fait savoir que la présence de la France insoumise et du Front national n’est pas souhaitée à la manifestation parisienne, « la surreprésentation des antisémites tant à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite » rendant les deux partis « infréquentables » selon lui.
Mélenchon et plusieurs députés se rendent tout de même à la marche, mais ils doivent vite quitter le cortège, pris à partie par des membres de la Ligue de défense juive (LDJ), une organisation d’extrême droite sioniste. Un traumatisme et une blessure pour le multiple candidat à la présidentielle. Un élément de langage s’impose chez lui pour décrire le CRIF et ses accusations : « C’est une association communautaire qui manie un rayon paralysant. Dès que vous dites quelque chose qui ne leur plaît pas, pouf ! Vous voilà repeint en antisémite. »
Malheureusement pour la France insoumise, la querelle avec le CRIF, association aux méthodes contestables et contestées, n’épuise pas le dossier de l’antisémitisme au sein du mouvement. Ou plutôt : de l’absence de détermination à lutter contre les ressorts de l’antisémitisme, car en la matière, le problème réside moins dans ce que les Insoumis font que dans ce qu’ils ne font pas. La complaisance du mouvement et de ses cadres envers l’islamisme a été largement documentée : participation à la marche contre l’islamophobie en novembre 2019 aux côtés d’organisations islamistes ; opposition à la loi contre le séparatisme, qualifiée de « loi contre les musulmans » par Jean-Luc Mélenchon ; soutien aux associations CCIF et BarakaCity lors de leur dissolution par le ministère de l’Intérieur ; expurgation des militants et cadres laïques, accusés de racisme et de proximité avec l’extrême droite, à l’image de la violente mise à l’écart du philosophe Henri Peña-Ruiz… Ces faits n’ont pas de lien direct avec l’antisémitisme : mais ils nourrissent la critique, dans la mesure où la montée de l’islamisme constitue une menace physique concrète pour les Juifs de France, et qu’il est curieux de voir LFI s’engager avec autant de détermination dans la lutte contre « l’islamophobie » quand elle fait montre d’une passivité criante lorsqu’il s’agit de combattre l’antisémitisme au-delà des déclarations d’intention.
COMPAGNONNAGES DOUTEUX
L’adoption de cette ligne politique a été nourrie par le compagnonnage plus ou moins direct avec des personnalités aux discours douteux. Dès novembre 2017, la France insoumise est agitée par « l’affaire Obono » : lors d’une émission de radio, la députée salue Houria Bouteldja. Qualifiée de « camarade » et de « militante anti-raciste », la cofondatrice du mouvement des Indigènes de la République a pourtant multiplié les dérapages antisémites. Mario Stasi, président de la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra) prend alors l’initiative d’écrire une lettre ouverte à Jean-Luc Mélenchon lui demandant de « clarifier publiquement sa position et celle de son parti à l’égard de ce groupuscule extrémiste, animé par une doctrine exclusivement vertébrée par le racisme et son obsession des Juifs. » « Soyez assuré que vous me trouverez toujours à vos côtés dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme », répond l’Insoumis, qui affirme sa « totale opposition politique avec le Parti des Indigènes de la République ». Depuis, Mélenchon a tellement modifié sa ligne politique qu’il a reçu à plusieurs reprises les félicitations publiques d’Houria Bouteldja, cette dernière le qualifiant de « butin de guerre »…
Autre personnage influent au sein de la France insoumise, Taha Bouhafs : candidat aux législatives en 2017, également désigné en 2022 avant de devoir renoncer à la suite d’accusations de violences sexuelles, a multiplié les saillies litigieuses, comme lorsqu’il exhorte la gauche à cesser de « lécher les sionistes jusqu’aux orteils » ou rêve publiquement d’une « libération de la Palestine de la mer jusqu’au Jourdain », slogan historique du Hamas impliquant la disparition d’Israël. Aucune remontrance publique n’a été portée à l’encontre de Taha Bouhafs à la suite de ces propos, en partie en raison de son statut hybride du journaliste militant : un pied dans le mouvement, un pied en dehors.
SIGNAUX FAIBLES
D’autres faits sont à noter, toujours dans le même registre clair-obscur : sans constituer des preuves irréfutables, ils constituent autant de signaux faibles, qui contribuent à faire de LFI un mouvement entretenant un lien trouble avec une série d’acteurs et de schémas à caractère antisémite. Ainsi en 2017, la candidate aux législatives Farida Amrani ne refuse pas le soutien de l’humoriste Dieudonné. Un personnage ouvertement antisémite dont Danièle Obono déplorait la « censure » en janvier 2015, expliquant par ailleurs ne « pas avoir pleuré Charlie [Hebdo] ». En janvier 2020, Raquel Garrido, aujourd’hui députée Insoumise de la Seine-Saint-Denis, participe à un débat sur le port du voile lors des sorties scolaires et affirme que si Jean-Michel Blanquer « avait dit « pas de kippa en sortie scolaire », il ne serait plus ministre ». Enfin, LFI a investi aux dernières législatives une candidate entretenant des liens étroits avec les milieux pro-Dieudonné, Azelma Sigaux.
Récemment, deux épisodes supplémentaires ont relancé le débat : lors de la campagne des législatives en juin, les Insoumises Danielle Simonnet et Danièle Obono ont mis en scène leur rencontre avec Jeremy Corbyn, ancien leader du Parti travailliste anglais. Gravement mis en cause pour son absence d’action contre l’antisémitisme au sein du Labour ainsi que plusieurs déclarations — il avait notamment qualifié le Hezbollah et le Hamas « d’amis » en 2009 —, Corbyn a été temporairement suspendu de son parti après la publication d’un rapport indépendant en octobre 2020. Réintégré un mois plus tard, il n’est toutefois plus autorisé à siéger en tant que député.
Nouvelle controverse fin juillet, après la publication d’une résolution hostile à Israël : cosigné par 37 députés de gauche, le texte utilise des mots forts pour condamner un « régime d’apartheid institué par Israël à l’encontre du peuple palestinien », accusant l’État hébreu d’avoir élaboré un système visant à « maintenir la domination d’un groupe ethnique-national-racial sur un autre ». D’initiative communiste, la résolution a toutefois été soutenue par dix députés Insoumis… mais Adrien Quatennens et Mathilde Panot ont, depuis, retiré leur signature en toute discrétion. Une réaction au tollé provoqué ?
Le député socialiste Jérôme Guedj avait critiqué un texte dont les 24 pages « transpirent la détestation d’Israël », critiquant notamment l’usage de la notion d’apartheid. Bien plus sévère, la Licra a dénoncé « une tentative d’instiller au sein de la représentation nationale, et donc au cœur même de notre démocratie, des thèses mensongères qui, en criminalisant un État, ne font qu’exprimer, sous une forme déguisée, un antisémitisme réel. » Pour l’association antiraciste, « en tentant de légitimer la haine à l’égard de l’État d’Israël, présenté comme une collectivité juive, l’inspiration antisémite de ce texte constitue un véritable danger pour la Nation française. »
MÉLENCHON, DÉRAPAGES À RÉPÉTITION
Impossible enfin d’évoquer les allégations d’antisémitisme à la France insoumise sans s’attarder sur les multiples sorties polémiques de Jean-Luc Mélenchon : aucune d’entre elles ne peut être considérée comme une preuve de judéophobie, mais l’ancien député de Marseille a, à de multiples reprises, reproduit des stéréotypes issus de l’imaginaire antisémite. Dans un discours prononcé à Grenoble en août 2014, Mélenchon s’en prend déjà au CRIF en mobilisant l’image du « rayon paralysant ». Surtout, se réclamant de « la République », il vitupère contre « les communautés agressives qui font la leçon au reste du pays ».
En décembre 2019, dans une note de blog, l’ancien chef de file du Parti de gauche analyse la défaite électorale de Jeremy Corbyn, mis en cause sur le sujet précis de l’antisémitisme. Mélenchon écrit : « Corbyn a dû subir sans secours la grossière accusation d’antisémitisme à travers le grand rabbin d’Angleterre et les divers réseaux d’influence du Likoud (parti d’extrême droite de Netanyahou en Israël). Au lieu de riposter, il a passé son temps à s’excuser et à donner des gages. Dans les deux cas, il a affiché une faiblesse qui a inquiété les secteurs populaires. » Ou comment expliquer le revers d’un parti britannique par les manœuvres occultes d’israélites tapis dans l’ombre… Mélenchon promet : lui ne cédera pas devant les « oukases arrogants des communautaristes du CRIF ».
L’Insoumis ne s’est pas arrêté là : en juillet 2020, sur BFMTV, en évoquant des violences commises lors de manifestations, il digresse et fait mine de se demander : « Je ne sais pas si Jésus était sur la croix, je sais qui l’y a mis, paraît-il, mais ce sont ses propres compatriotes ». Le mythe du peuple déicide, autre trope récurrent de l’imaginaire antisémite…
Mai 2021 : Mélenchon proteste contre des interdictions de manifestations de soutien aux Palestiniens, affirmant que la France est « le seul pays au monde » où une telle répression a lieu. « C’est évidemment dans le but de provoquer des incidents et pouvoir stigmatiser cette cause », affirme le septuagénaire. De quoi combler tous ceux qui affirment que le gouvernement n’est qu’une marionnette dirigée depuis Jérusalem.
En octobre 2021, interrogé sur BFMTV sur le thème de l’antisémitisme d’Éric Zemmour, Mélenchon rétorque : « Monsieur Zemmour ne doit pas être antisémite parce qu’il reproduit beaucoup de scénarios culturels (on ne change rien à la tradition, on ne bouge pas, la créolisation quelle horreur !) qui sont des traditions liées au judaïsme. » Doit-on comprendre que les Juifs seraient culturellement repliés sur eux-mêmes et traditionalistes ? Mélenchon a émis un mea culpa, se déclarant « prêt à admettre [qu’il s’est] mal exprimé [puisqu’il a] donné prise à des interprétations qui sont au contraire de ce [qu’il] pense ».
Ce type d’aveu est rare : car l’ex-socialiste est d’habitude ulcéré par les accusations d’antisémitisme, qu’il qualifie de « terrorisme intellectuel » visant à « dissuader toute pensée différente de s’exprimer ». Dans un billet de blog, il estime que « l’accusation d’antisémitisme est utilisée à des fins politiciennes comme méthode de combat pour salir un adversaire. » Il appelle à « dénoncer cette méthode. (…) À force de lancer de fausses alertes, une vraie alerte [d’antisémitisme] ne sera pas prise au sérieux. »
ÉLECTORAT POREUX
Quant à ses électeurs, ils semblent malheureusement ne pas être engagés sur une pente positive : en juin 2018, Jean-Luc Mélenchon brandissait une étude de l’Ipsos démontrant que « les sympathisants de la France insoumise [étaient] les moins poreux aux stéréotypes antijuifs ». Mais la dernière « Radiographie de l’antisémitisme en France » réalisée cette année par la Fondation pour l’innovation politique (Fondapol) démontre le contraire : les sympathisants du mouvement de gauche sont plus nombreux que la moyenne de la population à adhérer à certains préjugés concernant les Juifs, dépassant même fréquemment les partisans du Rassemblement national. Ainsi, 34 % affirment que « les Juifs ont trop de pouvoir dans le domaine de l’économie et de la finance » (moyenne des Français : 26 %), et 47 % qu’ils « utilisent aujourd’hui dans leur propre intérêt leur statut de victimes du génocide nazi pendant la Seconde Guerre mondiale » (moyenne : 30 %).
Prétendre que la France insoumise est un mouvement antisémite est mensonger et diffamatoire. En revanche, difficile d’affirmer que le mouvement de gauche – qui ne s’embarrasse pas pour accuser de racisme quiconque ne s’aligne pas sur ses positions – prend la lutte contre l’antisémitisme au sérieux : dans le contraire, il ne se serait pas associé avec tant de figures au discours troubles, voire franchement hostile aux Juifs ; il ne mêlerait pas son nom à une critique outrancière et obsessionnelle d’Israël allant jusqu’à remettre en cause sa légitimité en tant qu’État ; il ne diffuserait pas à intervalles réguliers des stéréotypes sur la supposée puissance ou protection dont bénéficieraient les Juifs en comparaison des éternelles victimes que seraient les musulmans ; et il s’attaquerait davantage, justement, au développement de l’islamisme qui pousse des milliers de Juifs à quitter leur région, voire la France, par crainte pour leur sécurité.
Au lieu de cela, la France insoumise verse dans une lutte contre l’antisémitisme éthérée et déconnectée de la réalité, à l’image de Mathilde Panot, rendant hommage aux victimes de la rafle du Vél d’Hiv : « Ne pas oublier ces crimes, aujourd’hui plus que jamais, avec un président de la République qui rend honneur à Pétain et 89 députés RN ». Si la députée estime avoir « lancé l’alerte » contre « les théories et les idées d’extrême droite, racistes et antisémites », elle a surtout démontré son manque d’intérêt pour les dynamiques contemporaines de l’antisémitisme.
Lire l’article sur marianne.net.
Anne-Sophie Sebban-Bécache, Dominique Reynié, François Legrand, Simone Rodan-Benzaquen, Radiographie de l’antisémitisme en France – édition 2022, Fondation pour l’innovation politique, janvier 2022.
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