« Personne ne veut vraiment mourir ! »

Luc Ferry | 16 avril 2025

CHRONIQUE - Les personnes seules et défavorisées sont surreprésentées dans les recours au suicide assisté. Plutôt que de plaider en faveur d’une «liberté pour la mort», prenons le temps de les accompagner en leur offrant le soutien qu’elles méritent pour sortir de la souffrance et de la dépression.

« Personne ne veut vraiment mourir » : telle est l’opinion exprimée par Houellebecq lorsqu’il fut, il y a peu, l’invité du Figaro TV. Je suis convaincu, malgré ce que la demande de mort peut avoir de compréhensible chez les personnes qui souffrent et qui ont perdu tout espoir, que Houellebecq a raison : au fond, deep down, comme disent les Anglais, personne ne veut vraiment mourir, c’est contraire à la logique de la vie, qu’elle soit humaine, animale ou même végétale, qui tend toujours à « persévérer dans son être » (Spinoza). Si on y ajoute le fameux « Tu ne tueras pas ! », qui ne fut pas prononcé à la légère, on m’accordera que l’actuelle proposition de loi, non pas sur la fin de vie, comme on dit parfois, mais bel et bien sur l’aide à mourir (en 15 pages, la proposition de loi portée par M. Falorni n’utilise ni ne définit une seule fois l’expression « fin de vie » !), pose de sérieux problèmes.

En outre, comme le documente une récente note de la Fondation pour l’innovation politique, ce sont clairement les personnes seules et défavorisées qui sont surreprésentées dans les recours au suicide assisté.

Retrouvez l’entretien sur lefigaro.fr

Commentaires (0)
Commenter

Aucun commentaire.