Marco Rubio, l’étoile montante du parti républicain

Fondapol | 11 juillet 2014

11.07.20142Marco Rubio, l’étoile montante du parti républicain

Jeune sénateur, issue d’une famille immigrée et modeste, Marco Rubio fait partie de cette nouvelle génération d’hommes politiques influents. Portrait.

Une enfance déterminante

A 43 ans, Marco Rubio ne ressemble pas au stéréotype de l’homme politique américain. Rien ne le prédisposait à mener carrière  dans ce domaine. Ses parents ont fui Cuba en 1956 pour des raisons économiques et se sont installés aux Etats-Unis où ils ont travaillé dur pour offrir à leurs 4 enfants les opportunités qu’eux-mêmes n’avaient jamais pu avoir. C’est cet univers familial qui a inculqué à Rubio la culture du travail et du mérite. Mais selon lui, ce sont aussi les principes de liberté d’entreprise et d’intervention limitée de l’Etat qui ont pu lui « ouvrir des portes » [1].

Ses débuts professionnels étaient bien éloignés de la politique, puisque Rubio a d’abord entamé des études de football, qu’il a abandonnées au bout d’un an pour intégrer l’université de Floride. Il y décroche un bachelor’s degree en 1993, puis, en 1996, il obtient un diplôme de droit à l’université de Miami[2].

Une carrière accélérée

Rubio va ensuite monter les échelons de manière fulgurante. Dès 1998, il est élu à la West Miami City Commission. En 2000, il est élu à la Florida House of Representatives, poste qu’il occupe jusqu’en 2008. Enfin, en 2009, il remporte les élections sénatoriales face au gouverneur de Floride, le Républicain Charlie Crist, et au Démocrate Kendrick Meek. En 2012 enfin, il annonce son soutien à l’investiture républicaine de Mitt Romney pour la présidence des Etats-Unis. Depuis la défaite de ce dernier, il est présenté comme incarnant la relève de la branche conservatrice du GOP proche du Tea Party, avec Paul Ryan, le ticket de Mitt Romney en 2012[3].

Des idées bien tranchées

Son programme se résume de la manière suivante : sauver la liberté d’entreprise à laquelle il est attaché et qu’il sent menacée dans le pays. Pour ce faire, il veut notamment réformer le Medicare, supprimer l’Obamacare, s’opposer aux plans de dépenses et appuyer les accords de libre échange pour créer des emplois (cf. note 1). Il s’oppose par ailleurs à l’augmentation du plafond de la dette sans réelles mesures de contrôle des dépenses à long terme.

Conservateur, son programme poursuit son ambition d’impacter la vie quotidienne des Américains de manière positive, notamment en baissant le coût de la vie[4]. L’objectif principal clairement affiché de Rubio est  d’assurer ainsi la sécurité économique avec une intervention de l’Etat moindre.

Un communiquant

Plus proche de la génération Y que ses prédécesseurs, Rubio connaît les codes de la communication et en use avec mesure. A cet égard, son autobiographie intitulée An American Son, parue en 2012, est un vrai exercice de story telling : il y relate son histoire personnelle ainsi que la campagne des sénatoriales de 2010[5] et se livre, sans pour autant étaler sa vie familiale(si l’on apprend qu’il vit avec sa femme Jeanette et ses quatre enfants, on n’en sait pas beaucoup plus.

Rubio est aussi un homme prisé des médias. Manuel Roig-Franzia, un chroniqueur de la rubrique « Style » du Washington Post, a publié une biographie du sénateur, The Rise of Marco Rubio, dont le titre est évocateur[6]. Grâce à la presse et à Internet, il gagne chaque jour plus en notoriété.

Le relooking du GOP

Après la défaite de Mitt Romney en 2012, il apparaissait nécessaire de renouveler le personnel républicain. Une des priorités du GOP est aujourd’hui de récupérer les électeurs repoussés en 2012, et de jouer sur le terrain des Démocrates en adoptant un discours auquel les minorités pourraient être sensibles. Pour cela, les Républicains peuvent s’aligner sur la ligne sociale de leurs rivaux et ainsi faire véritablement la différence sur l’économie, leur domaine d’action privilégié[7].

La jeunesse de Rubio est par ailleurs un atout considérable pour casser avec l’image du Grand Old Party. A tel point qu’il est pressenti pour se présenter aux prochaines présidentielles de 2016. Pour cela, il devra bien sûr sortir vainqueur des primaires du parti. En affirmant que le président Obama est « over » – fini[8] – on peut penser que « The Republican star »[9] y travaille déjà.

Par @MarionBaudierMelon

Crédit photo: Gage Skidmore

[1] Marco Rubio, « Biography », rubio.senate.gov,

[2]« Marco Rubio Biography », biography.com

[3] Hélène Sallon, « Etats-Unis : les républicains peuvent-ils relever la tête ? », lemonde.fr, 8 novembre 2012

[4] Ramesh Ponnuru, « Rubio the reformer », bloombergview.com, 25 juin 2014

[5] http://www.marcorubio.com/

[6] Jonathan Martin, « A Political Star’s Careful Climb », wsj.com, 15 juin 2012

[7] Christian Rice, « Carl DeMaio : This Next-Generation Republican’s Socially Liberal Stance Will Save The GOP », http://mic.com, 31 mai 2013

[8] Kendall Breitman, « Marco Rubio : Obama is over », politico.com, 19 juin 2014

[9] Burgess Everett, « Marco Rubio pushes working-class appeal », politico.com, 25 juin 2014

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