À la veille des élections législatives qui se tiendront en Turquie le 22 juillet 2007, Ali Ihsan Aydin, chargé de recherches à la Fondation pour l’innovation politique, entreprend un décryptage de la crise politique qui vient de secouer le pays ces derniers mois à la suite de l’élection du nouveau président de la République. Cette élection devrait constituer l’épilogue d’une crise politique et constitutionnelle, qui, ouverte en avril dernier à propos de l’élection du nouveau président de la République succédant à Ahmet Necdet Sezer, s’est rapidement étendue à l’ensemble de la société turque, avant de glisser sur le terrain non démocratique avec l’ingérence de l’armée dans le débat.Dans l’impasse de la crise présidentielle, le gouvernement de Recep Tayyip Erdogan a ainsi décidé d’avancer les élections législatives au 22 juillet afin d’apaiser les tensions, ce que le pays, paralysé par la crise, attend avec impatience. Cette crise politique est souvent perçue de l’extérieur comme « une guerre entre deux Turquie », celle des laïcs et celle des islamistes. Mais la situation est plus complexe qu’il n’y paraît.
Comment interpréter cette mobilisation ? Est-elle le signe d’une évolution de la scène politique turque et plus largement de la société turque ? Ou bien traduit-elle au contraire la persistance de profonds clivages ? La défense de la laïcité est-elle vraiment au coeur de ces tensions ? Quels scénarios peut-on esquisser pour l’issue des élections législatives et la tenue du référendum sur l’élection du président au suffrage universel prévu par le gouvernement ? Autant d’interrogations et de problématiques auxquelles l’auteur apporte son éclairage.

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