La politique de voisinage de l’Union, démesurément étendue du Sahara à la Caspienne, apparaît souvent abstraite, chiche et peu ambitieuse. En mer Noire, les Européens ne peuvent se satisfaire de laisser entièrement à d’autres le soin de régler les conflits et les échanges économiques entre les pays riverains avec lesquels ils ont depuis longtemps de solides attaches culturelles et économiques.Plutôt que de traiter chaque état de la mer Noire comme un cas à particulier et selon un format juridique différent à chaque fois (« partenariat stratégique » avec la Russie, « union douanière et stratégie de pré-adhésion » avec la Turquie, « plan de voisinage » avec l’Ukraine), Andreas Schockenhoff propose dans cet essai une approche régionale pragmatique, fondée sur des projets communs d’intérêt régional. Pour lui, une simple politique de voisinage ne peut relever les défis énergétiques, économiques, environnementaux et sécuritaires (crime organisé, trafic d’armes et de stupéfiants, zones de conflits) de cette région que doivent conjointement affronter l’UE et les Etats riverains de la mer Noire. Cette coopération régionale approfondie, et non sectorielle, devrait être gérée politiquement par un Conseil UE-mer Noire, sur le modèle du Conseil de la Baltique, assurant les fonctions d’initiative et de coordination. Un tel projet serait susceptible de donner plus de contenu à la coopération entre l’Union et les autres puissances incontournables de cette région – la Russie et la Turquie –, avec qui elle a vocation à discuter d’égal à égal.

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