Introduction

En tant que groupe social doté d’une identité politique, les classes moyennes constituent une catégorie courtisée, investie d’une fonction de préservation de l’unité du corps sociale menacée par le conflit entre des groupes antagonistes définis, selon les moments historiques comme la « bourgeoisie capitaliste » contre la « classe ouvrière » ou, plus près de nous, les « gros » contre les « petits », ou encore les « riches » contre les « pauvres ».

Érigées en enjeu décisif pour la conquête du pouvoir, les couches moyennes ont été courtisées par la gauche comme par la droite. Dans les années 1970, Giscard d’Estaing tente sans succès de la convaincre de leur avenir politique en tant que « groupe central » est lié au centrisme politique qu’il incarne, à égale distance du conservatisme « passéiste » de la droite et des tentations « collectivistes » de la gauche.

C’est pourtant vers cette dernière, restructurée par l’union du nouveau Parti socialiste et du Parti communiste français, que se tournent les  » nouvelles couches moyennes », tout spécialement vers le PS, qualifié de « parti des classes moyennes » au moment où François Mitterrand, à la tête d’une large coalition d’Union de la gauche, accède au pouvoir en 1981.

Depuis lors, la composition des classes moyennes a évolué avec les mouvements de fond qui ont travaillé la société dans son ensemble et les inclinations politiques dominantes de ses électeurs ont fluctué tantôt en faveur de la gauche tantôt en faveur de la droite, contribuant aux alternances politiques et aux périodes de cohabitation.

Élisabeth Dupoirier,

Directrice de recherche, chercheuse associée au CEVIPOF.

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