Résumé

Introduction

I.

Méthodologie

II.

Le sentiment que l’antisémitisme est présent et en augmentation prédomine autant pour le grand public que pour les Français de confession ou de culture juive

1.

L’antisémitisme : un phénomène perçu comme étant important et en augmentation autant par les Français de confession ou de culture juive que par le grand public

2.

Un tiers des Français de confession ou de culture juive se sentent menacés en raison de leur appartenance religieuse

III.

Au quotidien, un vécu très problématique pour une partie des Français de confession ou de culture juive

1.

Au-delà du ressenti d’un phénomène présent et en augmentation, 70% des Français de confession ou de culture juive déclarent avoir été victimes d’au moins un acte antisémite au cours de leur vie

2.

Plus d’un Français sur cinq a déjà entendu une personne de son entourage dire du mal des Juifs

3.

Établissements scolaires et espaces publics : les principaux lieux de la violence antisémite

4.

Face aux violences, les Français de confession ou de culture juive appliquent des stratégies d’évitement et de dissimulation

5.

Plus d’un Français de confession ou de culture juive sur deux a déjà envisagé de quitter la France

IV.

L’opinion du grand public et des Français de confession ou de culture juive diverge concernant les causes de l’antisémitisme

V.

Une prise de conscience de l’antisémitisme comme étant un problème qui concerne la société dans son ensemble

Conclusion

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Résumé

La multiplication des actes antisémites depuis le début des années 2000 interroge sur l’ampleur de ce phénomène en France. Quelle est la proportion de Français de confession ou de culture juive à avoir déjà été victime d’un acte antisémite ? Quel est le profil des victimes ? Quel est le ressenti global des Français juifs concernant la prévalence et l’évolution des actes antisémites ? Quel est le regard porté par la société dans son ensemble sur l’antisémitisme en France ?

 

Les statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur ne peuvent prétendre apporter des réponses exhaustives à ces questions. Les données existantes reposent principalement sur les dépôts de plaintes qui ne représentent que la partie « émergée de l’iceberg ».

Face à ce constat, la Fondation pour l’innovation politique et AJC ont réalisé une enquête quantitative (administrée par l’Ifop) qui vise à poser un diagnostic fin et dépassionné de ce phénomène. Le dispositif d’enquête mis en place repose sur une logique de regards croisés entre les Français de confession ou de culture juive (un échantillon de 505 personnes a été constitué) et le grand public (un échantillon de 1 027 personnes a été constitué). L’enquête apporte des données quantitatives nouvelles sur ce phénomène. En voici les principaux enseignements.

Dominique Reynié,

Professeur des universités à Sciences Po et directeur général de la Fondation pour l’innovation politique.

Auteur, entre autres, du Triomphe de l’opinion publique. L’espace public français du XVIe au XXe siècle (Odile Jacob, 1998), du Vertige social nationaliste. La gauche du Non (La Table ronde, 2005) et des Nouveaux Populismes (Pluriel, 2013). Il a également dirigé l’ouvrage Où va la démocratie ? (Plon, 2017) et Démocraties sous tensions (Fondation pour l’innovation politique, 2020), deux enquêtes internationales de la Fondation pour l’innovation politique.

La multiplication des actes antisémites depuis le début des années 2000 interroge sur l’ampleur de ce phénomène en France. Quelle est la proportion de Français de confession ou de culture juive à avoir déjà été victime d’un acte antisémite ? Quel est le profil des victimes ? Quel est le ressenti global des Français juifs concernant la prévalence et l’évolution des actes antisémites ? Quel est le regard porté par la société dans son ensemble sur l’antisémitisme en France ?

Les statistiques publiées par le ministère de l’Intérieur ne peuvent prétendre apporter des réponses exhaustives à ces questions. Les données existantes reposent principalement sur les dépôts de plaintes qui ne représentent que la partie « émergée de l’iceberg ». Face à ce constat, la Fondation pour l’innovation politique et AJC ont réalisé une enquête quantitative (administrée par l’Ifop) qui vise à poser un diagnostic fin et dépassionné de ce phénomène. Le dispositif d’enquête mis en place repose sur une logique de regards croisés entre les Français de confession ou de culture juive (un échantillon de 505 personnes a été constitué) et le grand public (un échantillon de 1027 personnes a été constitué). L’enquête apporte des données quantitatives nouvelles sur ce phénomène.

En voici les principaux enseignements.

L’intégralité des résultats est disponible sur data.fondapol.

Avec quels outils et selon quels principes l’Ifop a-t-il interrogé cette population particulièrement complexe à investiguer en raison de son faible poids dans l’ensemble de la population française ?

  • La cible de l’enquête

Pour cette enquête, l’Ifop a fait le choix d’une approche basée sur l’appartenance religieuse et culturelle au judaïsme. L’Ifop a ainsi fait le choix d’interroger non seulement les Français se déclarant de confession juive mais également ceux ayant au moins un parent de confession ou de culture juive.

  • La méthode d’échantillonnage

En raison de l’interdit qui frappe la collecte de données « religieuses » en métropole (le dernier recensement officiel de la religion remonte à 1872), la statistique publique (Insee, Ined) ne fournit pas la structure sociodémographique des personnes de confession juive. Dans ce cadre, l’Ifop a fait le choix d’isoler un sous-échantillon de 505 Français se déclarant de confession ou de culture juive à part du cumul d’échantillons nationaux représentatifs correspondant à un total de 33 670 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. La représentativité de l’échantillon cumulé a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

  • Le mode de recueil et terrain d’enquête

Les interviews ont été réalisées par questionnaire auto-administré en ligne et en face-à-face du 14 octobre au 19 novembre 2019.

  • La constitution d’un échantillon « témoin »

Afin de pouvoir mettre en perspective le ressenti des Français de confession ou de culture juive (en matière de sécurité, d’optimisme…), l’Ifop a posé parallèlement certaines questions à un échantillon « témoin », représentatif de la population française dans son ensemble. La représentativité de l’échantillon grand public a été assurée par la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.

II Partie

Le sentiment que l’antisémitisme est présent et en augmentation prédomine autant pour le grand public que pour les Français de confession ou de culture juive

1

L’antisémitisme : un phénomène perçu comme étant important et en augmentation autant par les Français de confession ou de culture juive que par le grand public

La perception des Français de confession ou de culture juive et du grand public converge concernant la prévalence et la recrudescence ressentie de l’antisémitisme. L’opinion dominante, autant chez les Juifs qu’au sein du grand public, est qu’il y a beaucoup d’antisémitisme en France : 67% des Juifs et 47% des membres du grand public estiment qu’il y en a beaucoup (contre 22% et 27% qui estiment qu’il n’y en a pas beaucoup, et 11% et 26% qui ne se prononcent pas). Le phénomène est aussi vu comme étant en recrudescence : 77% des Juifs et 53% des membres du grand public estiment qu’il est en augmentation (contre 12% et 18% en diminution et 11% et 29% qui ne se prononcent pas).

Question : Avec laquelle des deux affirmations suivantes êtes-vous le plus d’accord ?

Source :

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

2

Un tiers des Français de confession ou de culture juive se sentent menacés en raison de leur appartenance religieuse

Seulement 42 % des Juifs déclarent ne jamais se sentir menacés dans leur vie quotidienne en raison de leur appartenance religieuse. Ils sont à l’inverse 34% à indiquer se sentir souvent ou de temps en temps menacés. Cette proportion est bien supérieure à celle observée au sein de l’ensemble de la population française (8%). Le sentiment de menace est encore plus fréquent chez les Juifs âgés de moins de 35 ans (43%) et chez ceux qui se déclarent pratiquants (45%).

Les Juifs de France sont aussi plus nombreux à indiquer se sentir menacés du fait de leurs origines ethniques (19% contre 10% au sein de l’ensemble de la population française). Le sentiment de menace associé au sexe (16%) ou à l’orientation sexuelle (8%) est en revanche comparable à celui observé au sein du grand public (15% et 6%).

Question : Vous arrive-t-il dans votre vie quotidienne de vous sentir menacé en raison de…?

Source :

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

III Partie

Au quotidien, un vécu très problématique pour une partie des Français de confession ou de culture juive

1

Au-delà du ressenti d’un phénomène présent et en augmentation, 70% des Français de confession ou de culture juive déclarent avoir été victimes d’au moins un acte antisémite au cours de leur vie

Les résultats de l’enquête permettent de mesurer l’ampleur du phénomène en France : au total, 70% des Juifs indiquent ainsi avoir été victimes d’au moins un acte antisémite au cours de leur vie. Au-delà de cet indicateur global, l’enquête s’est attachée à évaluer le phénomène dans sa dimension protéiforme. Pour ce faire, les répondants ont été interrogés sur les différents actes antisémites auxquels ils pouvaient avoir été exposés (agression verbale, physique, vol ou dégradation…). L’enquête met en lumière la très forte exposition des Juifs en France aux différentes formes de violences verbales. Au total près des deux tiers des personnes interrogées indiquent ainsi avoir subi au moins une fois une agression verbale antisémite (64%). Près d’un Juif sur deux indique avoir été victime à plusieurs reprises de moqueries désobligeantes ou de propos vexants (44%) et ils sont au total 63% à y avoir été confrontés au moins une fois. Les personnes interrogées sont aussi un sur deux à indiquer avoir déjà été insultés car juifs (48% dont 25% à plusieurs reprises). Enfin, 22% des Français de confession ou de culture juive déclarent avoir subi une menace d’agression du fait de leur appartenance à la communauté juive.

Question : Au cours de votre vie, avez-vous, en raison de votre appartenance à la communauté juive, fait personnellement l’objet…?

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

Notes

1.

« Le regard des étudiants sur l’antisémitisme », enquête Ifop pour l’UEJF réalisée en mars 2019.

+ -

Question : Au cours de votre vie, avez-vous, en raison de votre appartenance à la communauté juive, fait personnellement l’objet…?

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

Les Français juifs ne sont pas épargnés par la violence physique : 23% d’entre eux indiquent ainsi avoir été victimes à au moins une reprise d’un acte de violence physique, dont 10% déclarent y avoir été confrontés à plusieurs reprises.

 

L’analyse détaillée du profil des victimes permet de mettre en évidence une surexposition de certains segments de la population sondée à la violence antisémite. C’est notamment le cas des jeunes qui apparaissent comme étant « en première ligne ». Les 18-24 ans sont ainsi 84% à faire état d’au moins un acte antisémite subi (contre 70% pour l’ensemble des répondants), 79% à déclarer avoir été victime d’une agression verbale (contre 64%) et 39% à faire état d’une agression physique. Ces données corroborent ainsi les résultats de l’enquête Ifop-UEJF réalisée en mars 2019 auprès de 405 étudiants juifs et qui mettaient en évidence une surexposition des jeunes aux actes antisémites dans le cadre la vie étudiante1. L’analyse du profil des victimes met aussi en lumière un phénomène majoré chez les Juifs les plus pratiquants. Ces derniers sont ainsi 74% à déclarer avoir subi au moins une agression verbale antisémite (contre 64% pour l’ensemble des personnes interrogées).

2

Plus d’un Français sur cinq a déjà entendu une personne de son entourage dire du mal des Juifs

Signe que l’antisémitisme n’est pas un phénomène marginal, 22% des Français indiquent avoir déjà entendu une personne de leur entourage dire du mal des Juifs. Il s’agit d’une proportion stable par rapport à 2016 et 2014. Par ailleurs, 40% des Français déclarent avoir déjà assisté à des blagues et discussions véhiculant des préjugés ou mettant en cause les Juifs ou la Shoah. Ces derniers sont également 16% et 9% à déclarer avoir déjà assisté à une agression verbale et à une agression physique commise à l’encontre d’une personne de confession juive en raison de son identité. Relevons que cette proportion est presque deux fois supérieure chez les Français se sentant « Gilet jaune » (28% et 17%).

Question : Au cours de votre vie, avez-vous déjà assisté à chacun des actes et comportements suivants ?

Source :

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

3

Établissements scolaires et espaces publics : les principaux lieux de la violence antisémite

Deux espaces apparaissent comme étant des lieux « de prédilection » pour l’exercice des violences antisémites : la rue et les établissements scolaires. Plus d’une personne interrogée sur deux faisant état d’une agression verbale indique ainsi avoir été insulté ou menacé dans la rue (55% dont 32% à plusieurs reprises). Par ailleurs, c’est dans la rue que se déroulent le plus largement les agressions physiques : 59% des victimes affirment avoir subi cette agression dans cet espace.

Par ailleurs, les violences antisémites se déroulent aussi dans les établissements scolaires : 54% des personnes interrogées ayant été victime d’une agression verbale expliquent avoir été insultés ou menacés dans un établissement scolaire ou lors d’activités périscolaires.

L’école n’échappe pas non plus à la violence physique antisémite, avec 26% des victimes qui affirment avoir subi au moins un acte de ce type dans le cadre scolaire. Au-delà de l’espace public et des établissements scolaires, aucun lieu ne semble échapper totalement à l’antisémitisme. L’environnement professionnel – pourtant en apparence plus policé – est par exemple cité par presque une victime sur deux de violence verbale (46%) comme étant un lieu d’agression.

4

Face aux violences, les Français de confession ou de culture juive appliquent des stratégies d’évitement et de dissimulation

Ce climat conduit une partie des Français de confession ou de culture juive à éviter certains territoires (43% pour l’ensemble des personnes interrogées et 55% pour ceux qui ont subi une agression antisémite) mais également à adopter une stratégie d’invisibilité. Ils sont ainsi un tiers à éviter d’afficher des symboles comme la mézouza exprimant leur appartenance au judaïsme (37% et 47% pour les victimes) ou à afficher un style vestimentaire exprimant leur appartenance à la culture juive (33% et 40%). Par ailleurs, un quart des personnes interrogées (et un tiers des victimes) déclarent avoir déjà évité de révéler leur appartenance à la communauté juive sur leur lieu de travail.

La crainte ou l’exposition aux violences antisémites conduit une partie des Français de confession ou de culture juive à envisager de changer de quartier (22% et 31% pour les victimes), voire dans une moindre mesure de ville (17% et 24%) ou de région (15% et 21%).

Question : Au cours de votre vie, vous est-il arrivé par craintes (ou après avoir été victime) de moqueries, d’injures ou d’agressions antisémites d’éviter…?

Source :

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

5

Plus d’un Français de confession ou de culture juive sur deux a déjà envisagé de quitter la France

52 % des Juifs de France ont envisagé de quitter la France, dont 21% en raison de craintes concernant l’avenir de la communauté juive, 12% pour des raisons économiques, 13% en raison de craintes pour l’avenir de la France et 6% pour des raisons culturelles. Cette inclination à l’émigration est corroborée par les chiffres communiqués par l’Agence juive concernant les départs de Juifs français en Israël. En 2014, 7.231 Juifs français ont fait leur « Alya », faisant ainsi de la France (pour cette année record) le premier foyer d’émigration vers Israël.

Question : En comparaison avec l’an dernier, diriez-vous que la situation des Français de confession ou de culture juive en France en matière de sécurité est…?

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

IV Partie

L’opinion du grand public et des Français de confession ou de culture juive diverge concernant les causes de l’antisémitisme

Les préjugés sur les Juifs apparaissent aux yeux du grand public comme étant la principale cause de l’antisémitisme en France (58%), devant l’islamisme (36%), qui est revanche davantage cité par les Français de confession ou de culture juive (45%). Ces derniers placent les préjugés en deuxième position (42 %). Ils évoquent aussi, presque au même niveau, les idées d’extrême droite (26%) et les idées d’extrême gauche (23%). Sur ce point, nous observons une divergence importante avec le grand public qui identifie bien davantage les idées d’extrême droite que les idées d’extrême gauche comme cause de l’antisémitisme (30% contre 9%).

Question : Selon vous, quelle est la cause de l’antisémitisme en France ? En premier ? En second ?

Source :

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

V Partie

Une prise de conscience de l’antisémitisme comme étant un problème qui concerne la société dans son ensemble

Le grand public et les Juifs de France s’accordent assez largement pour dire que l’antisémitisme est un problème pour tous et concerne la société dans son ensemble. Cette opinion est partagée à 73% par le grand public et à 72% par les Français de confession ou de culture juive. À l’inverse, ces derniers ne sont que 21% à estimer qu’il s’agit seulement du problème des Juifs. Cette opinion est encore moins marquée au sein du grand public (8%).

Question : De ces deux opinions, de laquelle vous sentez-vous le plus proche ?

Source :

AJC | Fondation pour l’innovation politique – janvier 2020.

Les résultats de cette enquête mettent en exergue le fait que l’antisémitisme en France ne saurait être réduit à quelques faits divers sordides. Au-delà du ressenti d’un phénomène perçu comme étant présent et en augmentation, cette étude révèle qu’une partie importante des Français de confession ou de culture juive a déjà été exposée à des actes antisémites au cours de sa vie.

Ce climat de peur pousse une partie d’entre eux à mettre en place des stratégies d’évitement, voire même à envisager un exil du territoire national. Pour autant, cette enquête révèle un fait encourageant : une prise de conscience du grand public qui estime très largement que l’antisémitisme ne saurait être réduit à la seule communauté juive mais concerne la société dans son ensemble.

Sous la direction de

Dominique REYNIÉ, directeur général de la Fondation pour l’innovation politique
Simone RODAN-BENZAQUEN, directrice AJC Europe

Production Fondation pour l’innovation politique

Victor DELAGE,
Anne FLAMBERT,
Madeleine HAMEL,
Katherine HAMILTON,
Sasha MORINIÈRE

Production AJC Paris

Shani BENOUALID,
Julie DECROIX,
Anne-Sophie SEBBAN-BÉCACHE

Communication

Harold HAUZY

Administré par l’institut Ifop

Frédéric DABI, Directeur Général adjoint, Directeur du pôle Opinion et Stratégies d’entreprise
François LEGRAND, chargé d’études senior

Relecture et correction

Francys GRAMET

Maquette

Julien RÉMY

Impression

Galaxy Imprimeurs

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